Des Fausses
épitaphes d’après Le petit livre des
épitaphes les plus drôles, des fins pour défunts, Ph. Héraclès, Le cherche Midi.
Guerre et paix
maintenant j’ai saisi.
Repose en paix après la guerre.
Les
vivants-morts, ça sonne mieux que les morts-vivants, non ?
The Death valley à moi :
mon trou
Noces funèbres,
la viande était avariée.
J’ai vu L’étoile de la mort.
Dark Vador n’était pas là.
Mort à crédit.
(Je paye encore la tombe !)
Game OverVer t’y go
Et une qui n'est pas de moi "Not dead but bien raide", titre du premier albums des têtes raides!
Et j'ai écrit aussi des
autoportraits photographiques d’après 30 Autoportraits sur mon lit de mort
d’Eric Chevillard. ( Et c'est vrai de vrai!)
1. Nous sommes dans l’ascenseur, la porte se
ferme, on monte. Cette fois, il faut que je le sache, j’ai résisté à poser la
question sur tout le chemin, mais maintenant, il faut que je prenne mon courage
à deux mains.
Au sixième, je prends une inspiration, et je lâche,
presque en criant : « Maman, c’est vrai que le Père Noël existe
pas ? ».
2. J’ai ma
jolie robe de Colombine, maman l’a repassée. J’ai fait bien attention à ce
qu’elle ne la brûle pas ! Je dépose sur ma tête l’accessoire final, le
chapeau. J’ai colorié le rond et la lune qui l’ornent, hier soir. Maman me
dessine deux larmes sur la joue (je ne sais pas pourquoi, mais ça fait partie
du déguisement de Colombine). Vite, il
faut se dépêcher, on va être en retard. On monte dans l’ascenseur. Les étages
défilent, et… Panne de courant. L’ascenseur s’arrête, c’est le noir…
TOTAL ! Je me mets à pleurer et je pense « C’était pas la peine de
dessiner ces larmes sur mes joues ! ».
3. Je suis en haut de la paroi. J’admire mon
ascension. Sur le rocher plat, je fais mon nœud en 8, resserre mon baudrier,
tout sourire, je m’apprête à redescendre. Un pied dans le vide, je jette un
dernier regard à la paroi.
Horreur ! Je n’ai pas passé la corde dans
l’anneau qui est accroché à la paroi. Moi je ne suis accrochée à rien. Je me
jette contre la pierre, enfonce mes doigts dans la roche. Je tremble je
n’arrive pas à défaire le nœud, mes doigts s’agitent frénétiquement, je pleure…
4. Je DOIS acheter un ticket de métro. Il le faut.
Les yeux ronds, le menton tombant (je dois avoir la bouche ouverte…), je
regarde donc le plan du métro… c’est du chinois… du japonais en l’occurrence.
Je prends la file, regard avide, j’essaie de comprendre le fonctionnement de la
machine. Angoisse ! C’est à moi ! Je tends un doigt tremblant, je
presse un bouton, puis deux, puis trois, rien ne marche ! Les larmes aux
yeux, je retourne au bout de la queue. La tentative n°3 sera la bonne !
5. 8 heures de trajet, mais je suis arrivée.
Où ? Je ne sais pas. Je suis à des milliers de kilomètres de chez moi,
j’ai chaud, je suis en sueur, je parle anglo-japonais depuis 8 heures, j’ai
soif… Et là, mes yeux s’écarquillent, pétillent, mes jambes me portent telles
un automate vers ELLE… la bouteille d’eau Evian, avec mes montagnes. Un bout de
chez moi contre une somme astronomique. Je tends les yens sans hésitation.
6. Elle entre, me serre la main, s’assoit au fond
de la classe. Les élèves sont calmes. J’écris au tableau le titre de la leçon.
Je prends alors la feuille avec le texte dans la main. Effroi, horreur !!!
La feuille fait un bruit de castagnettes, je tremble ! Ca se voit, ça
s’entend ! Prestement, je pose la feuille sur mon bureau.
Elle l’a vu, je le sais ! Elle a entendu les
affreuses agitations froissées de la feuille. Je jette un regard sur elle… Mais
l’inspectrice est plongée dans le cahier de texte de la classe. Saint Caillay,
je ne dirai plus jamais que tu ne sers à
rien !
7. Je suis vieille, ridée, pire que Redford à la
fin de sa vie. Je lis. Je ne fais plus que ça. Télécharger des séries, j’peux même
plus ! Les ordis sont devenus trop complexes, et moi, obsolète. Je repense
à ce livre honnis Malone meurt, et je
me dis : « Oriane meurt, c’est pas mieux ! ».