Chagrin
Cher monsieur Mourlevat
Je vous écris pour vous dire que ça ne va pas, que chaque fois que je lis un de vos romans, je finis par pleurer, que cette fin encore une fois m'a brisé le coeur, que je vous en veux, mais que je vous aime!
Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat, Gallimard jeunesse
Ca commence par la mort d'un roi dont le fantôme prévient un petit garçon du danger qui rôde. C'est l'histoire de ce petit garçon Aleks que le roi a pris pour son frère jumeau, Brisco. C'est l'histoire d'un petit garçon, Brisco, qui n'est pas vraiment le petit frère d'Aleks, Brisco qu'on va enlever à sa famille et que le destin va broyer. Puis le temps va passer, et le destin va se mettre à l'oeuvre...
Il y a eu Le combat d'hiver et le froid revient frapper encore fois dans ce roman bouleversant. Plusieurs fois, j'ai eu la tentation d'aller voir la fin parce que je voulais savoir, parce que ce n'était pas possible que Brisco et Aleks ne se retrouvent pas. Plusieurs fois, j'ai eu envie de jeter le roman parce que Brisco me donnait le sentiment de trahir, et puis je pleurais parce qu'il fallait bien qu'il vive, qu'il avait raison, que Guerolf et la Louve n'étaient pas si mauvais au fond, alors j'ai continué, et le chagrin du roi mort devenait un peu plus le mien, à chaque page.
Mais n'ayez pas peur et laissez-vous emporter vous aussi par cette histoire de fraternité entre deux frères qui n'en sont pas, par cette histoire d'amour improbable entre deux ennemis qui se chercheront si longtemps, embarquez pour Petite Terre, vous verserez des larmes, mais vous ne le regretterez sûrement pas.
Mais cette fin, oh cette fin, quel regret! Même si je sais bien qu'il n'y avait pas d'autres issues!