Cauchemar
Elle m'avait prévenue que ce serait dur, je ne pensais pas que ça le serait à ce point, trop, c'est trop!
La route de John Hillcoat adapté du roman de Cormac McCarthy
Dans un monde apocalyptique, un père (Viggo Mortensen amaigri et extraordinaire, il est bien loin le Aragorn dans ce rôle-là) et son fils marchent sur la route. Ils fuient le froid en se dirigeant vers le sud, ils essaient de survivre en recherchant de la nourriture et en tentant d'éviter des hordes d'hommes sans foi ni loi devenus cannibales parce qu'il n'y avait plus rien d'autre à manger. Du monde d'avant, de la catastrophe, on ne saura rien, si ce n'est l'heure... Du monde d'avant, on ne découvrira que la mère de l'enfant qui a disparu une nuit parce qu'elle ne supportait plus de survivre...
Je pensais que j'allais m'ennuyer, que ce serait long, mais pas que je me retrouverais piégée dans une salle deux heures durant avec la nausée au bord des lèvres! J'avais envie de crier "trop c'est trop, stop, je ne peux plus, c'est bon j'ai compris, et je ne veux pas savoir!" et pourtant, les horreurs que l'on voit dans ce film (la scène dans la cave avec des êtres humains qui servent de garde-manger est particulièrement atroce! The prof d'allemand a d'ailleurs failli quitter la salle) paraissent tellement plus réalistes que les élans de bons sentiments de 2012! Ce film fait froid dans le dos parce que ça parait tellement réel!
Au-delà des scènes horribles, il émane de ce film une tension dramatique à la limite du supportable (je me suis revue devant Requiem for a dream, tentant désespérément de regarder sans vomir les images devant mes yeux) l'homme et l'enfant sont sans cesse sur le qui-vive, toujours prêt à affronter le danger qui rôde, et on aimerait pouvoir se détendre nous, de l'autre côté de l'écran, mais on ne peut pas et on se prend à espérer du fond de son coeur une lueur d'espoir parce que ce n'est pas possible de continuer autrement (lueur qui viendra bien tard malheureusement).
Ce film est réussi, bien sûr, mais il est tellement dur, trop dur que je ne veux jamais le revoir, jamais!