"Je lèche ma sucette préférée: celle au parfum Christian Grey" *
Cinquante nuances de Grey (ou plutôt Fifty shades of Grey parce que c'est pas possible d'avoir choisi un titre aussi pourri en français, au secours gardez la VO!) de E.L. James, JC Latès
Cher Monsieur Grey
Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous déchaînez les passions! Vous avez fait chavirer le coeur de plus de trente millions de personnes, et presque autant de personnes vous conspuent (il faut dire que ça semble être à la mode, comme dire que Marc Levy, ça pue, mais il faut avouer qu'il est moins sex que vous!).
Quant à moi, je vous ai croisé plusieurs fois, cet été, à Londres, et vous étiez à chaque fois entre les bras de filles différentes, une fois même, vous étiez carrément dans les bras de trois filles, en face de moi dans la rame du métro, c'est là que je me suis dit que je ne devrais pas manquer de faire votre connaissance quand vous vous mettriez à parler français, et voilà c'est chose faite!
Alors monsieur Grey que vous dire? Vous êtes vraiment graouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu, mais ça vous le savez déjà, on dit de vous que vous avez pris pour modèle le vampire Edward Cullen, il faut dire que si vous n'avez pas les dents longues, une partie de votre anatomie, elle, l'est, et ça compense! Cependant, je dois vous avouer que, pour moi, même si vous possédez, tous les deux, le même pantalon qui descend avantageusement sur vos hanches, je trouve que vous ne vous ressemblez pas du tout, et pas seulement à cause du fait qu'Edward se débraguette avec moins de rapidité que vous!
Pour moi, vous ressemblez plutôt à Richard Gere dans Pretty Woman, d'ailleurs, allez, avouez, vous vous êtes largement inspiré de ses tours de séducteur pour faire chavirer le coeur d'Anastasia, n'essayez pas de me mentir, je connais le film par coeur, vous adorez l'opéra, à l'hôtel vous choisissez toujours la suite, au petit-déjeuner vous lui avez tout commandé parce que vous ne saviez pas ce qu'elle voulait, vous l'avez regardée danser (Richard lui regarde chanter Julia), vous jouez du piano sur un piano à queue, et puis la scène dans la baignoire, la position, tout est identique! Vous savez qu'on frôle le plagiat là!
A part ça, on vous a reproché de ne faire monter personne au rideau, alors là écoutez, je testerais bien pour voir parce que vous êtes graouuuuuuuuuuuuuu comme je ne cesse de vous le répéter, mais franchement d'après ce qu'Anastasia m'a raconté, vous êtes pourtant bien un chaud lapin! C'est bien simple, j'avais l'impression de lire un Harlequin quand je l'écoutais, parfois c'était même tellement trop, que j'en ai ri à m'en rouler par terre, j'en suis mortifiée, mais vous aussi vous n'auriez pas pu vous empêcher de rire en entendant "il s'empare de mon intimité" ou "Enfoncé jusqu'à la garde (la garde n'étant pas une épée bien entendu)".
On a dit encore que votre côté sado-maso, c'était de l'esbrouf, et si je dois confesser que votre fessée à Ana n'a pas atteint le niveau de tension sexuelle de celle d'Esteban Reyes dans Weeds, la description de votre chambre de la douleur et du matériel utilisé était déjà bien assez pour moi. C'est d'ailleurs, la seule chose qui me gêne chez vous.
On vous a reproché encore votre façon de parler et d'écrire catastrophique, et là écoutez, sachant que vous n'êtes ni Zola, ni Proust, j'avoue ne pas avoir été choquée, enfin si vous pouviez vous dispenser de votre "Bébé", ce serait quand même bien!
Finalement la seule chose que je me demande c'est pourquoi vous vous êtes entiché de cette idiote d'Anastasia qui ne sait que parler à sa déesse intérieure et se mordre la lèvre, franchement vous êtes au-dessus de ça monsieur Grey.
Enfin après tout ça, vous avez compris que j'ai envie de vous... retrouver encore au tome 2.
Bien à vous.
Votre Ori
* Citation best of, qui m'a valu une crise de fou rire de 5 minutes!