Empoisonneuse
Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (sortie le 21 novembre)
Voici donc l'adaptation du roman éponyme de François Mauriac que j'avais lu il y a quelques temps, mais dont bizarrement, je ne me souvenais peu.
Thérèse, jeune fille de la campagne bourgeoise, se retrouve mariée à Bernard Desqueyroux, mariage arrangé, les deux familles possèdent ainsi le plus grand domaine de pins de la région, mariage de raison pour Thérèse qui l'accepte, mais qui va bientôt découvrir à quel point ce monde, ce mari, ces convenances l'étouffent. Et puis un jour, cédant à l'opportunité, Thérèse empoisonne Bernard, et c'est alors que le drame éclate!
Malgré les souvenirs brumeux que j'ai du roman, il me semble que nous avons là une adaptation respectueuse, et même réussie parfois du roman. On sent bien le sentiment d'étouffement, de claustrophobie que ressent Thérèse, son esprit se heurte à la simplicité d'esprit de son mari, mais aussi à celle de tous les autres personnages, Thérèse les appelle les "gens simples", pas pour se moquer, mais parce qu'ils sont simples, purs dans leur sentiment, et qu'elle est tout le contraire. Son geste apparaît inévitable, la scène finale est d'ailleurs magnifique, le mari tente de comprendre "pourquoi", mais Thérèse est incapable de lui expliquer parce qu'ils sont tellement différents. Malheureusement, le film souffre de longueurs, longueurs qui finissent par le rendre ennuyeux, ce qui lui enlève toute magie et laisse un sentiment mitigé à la fin.
Et puis, le jeu des acteurs, et pourtant j'adore Audrey Tautou, semble ampoulé, aucun d'entre eux n'est naturel (à part Stanley Weber qui joue Jean Azevedo) comme si les acteurs s'étaient sentis prisonniers des mots de Mauriac.
Je reste donc mitigée, mais ça m'a donné envie de relire Mauriac.