Entre les murs d'une salle obscure

Hier soir, je me suis prise pour une VIP (manquait juste Georges Clooney à mon bras) et je me suis rendue à l'avant-première d'Entre les murs grâce à Gallimard. Toute l'équipe du film était là, le réalisateur, les producteurs, le scénariste, et "les acteurs" en invités surprise (ils ont du faire le trajet depuis la maison Canal +, car ils passaient dans le Grand journal juste avant).

Entre les murs de Laurent Cantet
François, jeune prof de français, fait sa rentrée dans un collège du 20ème arrondissement de Paris. Peinture de la vie des profs en milieu difficile, conseil de classe, cours agités ou pas, conseil de discipline, réunions...
A la fin de la projection, j'ai slalomé entre les caméras qui voulaient nos avis, tout ça pour vous livrer mon avis en avant-première (nan c'est pas parce que j'avais des cernes énormes et que je voulais pas passer à la télé!).
Le film commence bien, on s'y croirait, j'ai quitté mon collège, il y a quelques heures, et j'ai l'impression d'y être de retour, c'est du vécu, ah la la la distribution des emplois du temps, les commentaires sur la liste des élèves "gentil, gentil, méchant, trèèèès méchant..." je nous revoyais le jour de la pré-rentrée. C'est réaliste donc et... c'est tout. Ca colle tellement à la réalité que j'ai l'impression de voir le fil de mes années scolaires défiler devant mes yeux, et alors très vite l'ennui m'a prise.
Parce qu'Entre les murs c'est quoi? Un genre hybride entre film et documentaire avec des vrais-faux acteurs qui rejouent leur vie.
Alors oui, c'est un témoignage salutaire sur la vie de prof aujourd'hui, comme ce prof de techno qui pique une crise dans la salle des profs parce qu'il craque, mais est-ce que c'est un bon film? Je dirai non. Ce n'est pas un film, c'est autre chose qu'on ne peut pas regarder comme un regarde un film qui a pour but de nous faire rêver.
C'est là que je m'interroge sur les critères du Festival de Cannes, cela fait deux ans qu'ils récompensent des films à la frontière du film, or c'est un festival de cinéma et pour moi, on sort du pays du cinéma là...
Entre les murs donc restera pour moi quelque chose d'utile, mais de bien ennuyeux.

Comments

[mammig]

tjrs pas trouvé le tps d'y aller par contre j'ai vu Begaudeau à la télé jeudi soir, j'aime certains de ses propos notamment sur les disciplines enseignées au collègue prq l'éco (ça m'arrangerait) ou la philo et j'ai très envie de feuilleter son antimanuel :-)

[Brize]

Ton commentaire me conforte entièrement dans l'a priori que j'avais concernant ce film, à partir de ma lecture initiale, à sa parution, du livre : pour moi, c'était déjà du quasi-reportage puisqu'il était uniquement basé sur le vécu de l'auteur-professeur, sans passage par le biais de la fiction (et je dirais même sans que ce témoignage soit retravaillé, d'où la confusion avec un documentaire).

[Adélie]

J'avais lu et aimé le livre (ainsi que les autres livres de F.B.) et je suis donc allée voir le film avec un gros à priori positif. Pas déçue du tout. A la limite du documentaire et en même temps parfaitement rythmé, joué. Après l'auto-fiction en littérature voici, peut-être, l'auto-fiction au cinéma

[marie-laure]

alors celui là, c'est vraiment le film que je n'irai pas voir, que je ne chargerais pas & co!

[Finette]

On en avait parlé ensembl (du livre, de François... ;), tu te souviens?
As-tu vu François? ;)
Moi je vais aller voir ce film et je te dirai ce que j'en ai pensé.
Quant-aux sélections des films pour le festival de Cannes, je trouve ça bien, au contraire, que tous les genres soient représentés.