Séries Mania saison 5
Il y a plusieurs semaines avait lieu Séries Mania saison 5 au Forum des images, l'occasion de découvrir de nouvelles séries et de voter pour ses préférées.
Parmi, mes séries coup de coeur de cette édition, on trouve:
True Detective de Nic Pizzolatto, HBO (Saison 1, 8 épisodes)
Forcément, j'avais entendu parler de cette série événement, la grosse claque de ce début d'année, mais j'avais décidé d'attendre et de la découvrir à Série Mania, en présence de son créateur (fort mignon d'ailleurs, je suis amoureuse!). Et pour une claque, ce fut une grosse claque! Nic Pizzolatto avait décidé d'écrire l'histoire de deux mecs qui discutaient ensemble, mais comme l'idée n'était pas vendeuse, il a ajouté un crime au milieu. C'est exactement ça, True detective, c'est l'histoire de deux flics, l'un mutique et asocial, anéanti par la mort de sa petite fille des années auparavant, Rust, joué par Matthew McConaughey qui n'a pas volé son oscar, je peux vous le dire et l'autre, Marty joué par Woody Harrelson qui mériterait un oscar aussi, père de famille, marié, mais qui passe son temps à tromper sa femme, insatisfait qu'il est par sa vie tranquille, qui vont enquêter sur le meurtre horrible d'une prostituée retrouvée morte avec une mise en scène satanique.
True Detective, ce n'est pas une série, mais plutôt un film de 8 heures, il n'y pas de cliffhanger entre chaque épisode, on suit le déroulement de l'enquête avec ses tatônements, ses errements, pas de révélations qui tuent, le rythme est lent, et rappelle les films de Tarentino, avec des dialogues de fou quand Rust part dans ses élucubrations mystico ésotériques, on retrouve d'ailleurs la chronologie déstructurée tarentinesque, car on suit l'enquête de nos détectives dans les années 90, mais aussi l'enquête de deux autres policiers, dans les années 2000, qui enquêtent sur un meurtre similaire et semblent soupçonner Rust d'être à l'origine de tout.
Et pourtant, malgré cette lenteur, j'ai été happée par l'histoire, par ces personnages tout cassés et cette atmosphère incroyablement glauque, l'histoire se déroule en Louisiane et croyez-moi, ça ne donne pas du tout envie d'aller y faire un tour!
La deuxième saison est en préparation et ce sera dans un autre lieu, avec d'autres acteurs, car la saison 1 est bouclée par l'épisode 8, comme dans un film, pas de suite à attendre, et pourtant j'ai vraiment hâte de découvrir cette nouvelle histoire.
Ray Donovan de Ann Biderman, Showtime (saison 1, 12 épisodes)
Ray Donovan est une sorte de Scandal au masculin, mais en plus profond et donc plus réussi. Le boulot de Ray consiste à enterrer les dossiers gênants des stars (prostituées avides d'argent, maîtresses vindicatives, maître chanteur...), mais il cache lui-même un lourd secret, il a fait emprisonner son père, il y a 20 ans, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Pourtant Ray n'éprouve aucun remord, ce père est un raté, qui a poussé sa fille au suicide et qui ne s'est jamais occupé de ses trois fils, abusés sexuellement, quand il était enfant par un prêtre pédophile.
Les trois frères sont au centre de l'histoire, chacun hanté à sa façon, par le viol, Ray est devenu un homme dur et impitoyable, Bunchy est devenu alcoolique et Terry vivote dans sa salle de boxe. Quand le père interprété par Jon Voight sort de prison, il va ranimer les démons du passé.
Ray interprété par Liev Schreiber est grandiose, un être virile qui tente de concilier ses démons avec son rôle de père et de mari, sans très grand succès, sa haine envers son père le ronge, Jon Voight, le père donc est incroyable aussi, on ne peut s'empêcher de voir en lui, le père raté d'Angelina Jolie, un rôle sur mesure donc, plein de machiavélisme, d'amour et de désespoir.
Vous l'aurez compris, c'est une série qui ne respire pas la joie de vivre, même Los Angeles ne ressemble pas à la cité des rêves qu'elle devrait être tellement la luxure domine tout.
Une série coup de poing donc.