"Les 11 auteurs de ces lettres, désignés par ceux qui vont les tuer comme des terroristes, sont des résistants"
J'étais résolue à ne rien acheter en entrant dans la fameuse librairie jeunesse de Rouen (L'armitière), mais ma route a croisé un album, un album sur un thème qui je sais me tire toujours des larmes, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir tout lire...
Lettres de jeunes résistants, Mango
Voici donc un album qui rassemble de nombreuses lettres de jeunes résistants écrites à la veille de leur mort et quelques poèmes aussi parce que souvent, des jeunes résistantes, aucunes lettres ne nous sont parvenues (les nazis les exécutaient à l'étranger, par honte!).
Le titre m'a interpellée bien sûr, moi qui n'arrive jamais à finir la lettre de Guy Moquet sans éclater en sanglots (quelle horreur que cette lettre désormais fasse penser à des choses qui n'ont rien à voir, ça me serre le coeur...). La fameuse lettre y était et puis de nombreuses autres dont celle de Marcel Rayman un résistant de l'affiche rouge que j'ai découvert dans L'armée du crime.
Des lettres qui m'ont toutes arraché des larmes, mais qu'il faut connaître je crois, pour que le nom de ces résistants ne tombent jamais dans l'oubli. Des lettres et puis des poèmes aussi dont le terrible Je trahirai demain de Mariane Cohn (c'est d'ailleurs en le voyant là, au milieu de ces lettres que j'ai décidé de céder et de prendre l'album sous le bras, je ne pouvais pas le laisser là), un poème de quelques vers qui vous laissera sûrement comme moi, le coeur en mille morceaux!
Au-delà de mon émotion, je trouve cet album très réussi, chaque page présentant le résistant qui a écrit la lettre et des documents d'époque, parfois des photos des lettres originales. On pourrait craindre que ce soit moralisateur et pourtant c'est juste beau parce que si leur patriotisme porte ces résistants, on perçoit également leur peur "Je n'ai pas peur de la mort, j'ai la conscience tellement tranquille. C'est dur quand même de mourir" (H. Fertet).