"Ce soir-là sans savoir j'ai su."
La Décision d'Isabelle Pandazopoulos, Gallimard / Scipto (sortie le 31 janvier)
On s'est regardées longtemps en chiens de faïence, Louise et moi, je n'avais pas envie de la rencontrer, je n'avais pas envie d'entendre son histoire, l'histoire de son déni de grossesse, parce que le sujet ne m'intéressait pas, parce que c'était plombant tout ça, parce que les histoires de lycéennes enceintes, c'est un sujet qui me fait fuir en courant!
Et puis, je me suis forcée...
J'ai rencontré Louise pendant le cours de math, quand elle a dit qu'elle se sentait mal, je les ai suivis, Samuel et elle, jusqu'aux toilettes, mais je n'en avais pas envie, et pourtant j'étais là, je savais ce qui se jouait, mais j'étais paralysée comme Samuel, comme le principal, comme toutes ces voix dans le roman qui se succèdent!
Je ne voulais pas découvrir l'histoire de Louise, quand elle a tout nié, quand elle a dit qu'elle n'avait jamais eu de relations sexuelles, j'ai eu envie de crier ma colère, comme les autres, mais Louise a pris la parole, Louise a commencé à parler, à me montrer sa souffrance, à affronter l'horreur malgré tout, et j'ai tout lu, tout dévoré, tout écouté, j'ai pleuré sur Louise, avec Louise, j'ai pleuré.
Je ne sais pas trop quoi dire sur tout ça, c'est vraiment un roman pour ado? Je ne sais pas, je me suis prise une gifle, j'ai du mal à ne pas pleurer en pensant à Louise, je vais avoir du mal à passer à autre chose, c'est si fort tout ça...
Une lecture coup de poing...